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Réponse à Cash : Le recyclage bashing ça suffit !

Le recyclage n’est pas une partie du problème des déchets en France, c’est au contraire une partie de la solution.

Une série d’émissions diffusées par M6 il y a encore quelques semaines ou par la chaine publique France 2 s’évertuent à donner l’impression que l’industrie française du recyclage est constituée d’escrocs, de menteurs ou de pollueurs.

En France, la filière du recyclage des déchets ménagers est gérée par les collectivités. Celles-ci ont la responsabilité d’assurer la collecte, le traitement des ordures ménagères et des déchets recyclables. La gestion de ces déchets est financée en partie par Citeo, par la vente des matériaux triés et par la taxe sur les ordures ménagères ou la redevance incitative.

Les priorités des collectivités et celles des industriels de la filière correspondent aux directives européennes. En premier lieu, elles privilégient le recyclage matière des déchets, pour leur permettre de repartir en production et d’éviter le recours à de nouvelles ressources naturelles. Cette opération permet des économies d’émissions de CO2 importantes du fait de la faible empreinte carbone des matières recyclées comparées aux matières extractives.  Ensuite, ce qui ne peut être recyclé doit être valorisé énergétiquement, pour fournir chaleur et électricité en évitant le recours aux combustibles fossiles. Enfin, en dernier recours seulement, elles stockent les déchets ultimes.

Grâce aux industriels du recyclage, depuis trente ans, la filière a réalisé des progrès considérables, tant sur le plan de la gestion des déchets que sur celui des conditions de travail des salariés de ce secteur. Les taux de collecte, de captation, de recyclage et de valorisation ont fait des bonds importants, le stockage illégal a été drastiquement réduit.

Ces progrès, pour les déchets ménagers, reposent sur le geste de tri des citoyens, à la maison. C’est là toute la raison d’être de la simplification des consignes de tri qui est en cours, avec l’instruction de mettre dans la poubelle jaune, avec les papiers, cartons, aciers, bouteilles et flacons, l’ensemble des plastiques d’emballage. Les progrès de cette filière dépendent de la collecte et donc de ce geste de tri.

Ces émissions jettent l’opprobre sur l’ensemble des filières de gestion des déchets : la collecte serait faite en mélange, le recyclage serait fumeux, l’incinération nocive, la méthanisation dangereuse, l’enfouissement abusif, Tout serait dangereux, sale, polluant, inefficace.

L’affirmation permanente de ces émissions, appuyée par des mensonges ou fausses vérités est que trier les emballages ménagers ne sert à rien. Ces émissions renforcent les idées complotistes « on nous ment », et visent à décourager les citoyens de réaliser le geste pourtant essentiel pour atteindre en France les objectifs environnementaux fixés. Elles mettent en cela des obstacles majeurs à un geste pourtant essentiel pour la décarbonation de l’économie, le recyclage.

 

Ça ne sert à rien de trier nos emballages, le bac jaune est mélangé avec les ordures ménagères par les éboueurs.

FAUX Le bac jaune est non ramassé voire mélangé avec des ordures ménagères seulement quand les agents de collecte constatent trop d’erreurs de tri. Ils peuvent alors décider de mettre le bac avec les ordures ménagères pour ne pas dégrader la qualité de la collecte sélective recyclable.

Par ailleurs, 5 à 10% des collectivités ont des bennes à ordures ménagères avec deux compartiments, les deux bacs sont donc levés en même temps par un seul camion.

Le coût de l’enfouissement ou de l’incinération est supérieur au coût du recyclage donc ce n’est pas dans l’intérêt des collectivités d’agir ainsi.

Dans nos usines, nous garantissons par contrat aux collectivités que 95% de ce qui est recyclable et jeté dans la poubelle jaune sera effectivement recyclé !

 

C’est plus intéressant pour les centres de tri économiquement d’envoyer les emballages à l’enfouissement que de les recycler.

FAUX : les déchets ont de la valeur !

Incinérer ou enfouir une tonne d’ordures ménagères résiduelles coûte en moyenne 150 euros à la collectivité quand collecter, trier et vendre une tonne de matière triée peut rapporter 800 euros, grâce au financement Citeo et à la vente de la matière recyclée.

 

78% des emballages plastiques sont incinérés

ARCHIFAUX ! Le PET, le PP et le PEHD, qui constituent les flacons et bouteilles sont captés à des taux entre 90% et 97% par les centres de tri quand ils sont mis dans le bac recyclable à la maison.

Dans ces emballages, une partie n’est pas recyclable, essentiellement les étiquettes et le résiduel de liquides restant dans ces emballages.

Contrairement aux idées propagées par ces reportages, l’essentiel de l’amélioration à réaliser est de développer le geste de tri. 65% des bouteilles et flacons plastiques sont triés par les citoyens en moyenne en France, avec des taux faibles dans l’urbain dense. La marge d’amélioration est donc importante.

Pour les autres plastiques (barquettes et films), dans les zones ou l’extension de consigne de tri est mis en place, ils sont triés par les citoyens à hauteur de 30% environ, soit moitié moins. Les informations trompeuses véhiculées par ces émissions récentes contribuent à brouiller la compréhension des citoyens et retarder le développement du geste de tri.

L’extraction de matières fossiles (pétrole, minerais de fer…) produit des déchets de façon importante et a un impact environnemental très fort. Comparer les impacts environnementaux de l’usage des matières premières issues du recyclage et celui des ressources fossiles n’a jamais les honneurs des médias ! Cela permettrait pourtant de démontrer l’intérêt, majeur, du recyclage !

Globalement, quand ils sont mis dans le bac jaune :

  • Plus de 80% des flacons et bouteilles d’emballages sont recyclés en nouvelle matières premières.
  • 50% des films collectés sont recyclés
  • 80% des pots et barquettes PP et PEHD sont recyclés.

D’après le ministère de l’environnement, en 2019, 70% des emballages ménagers étaient recyclés. L’objectif national est d’atteindre 75% d’ici 2025. C’est une proportion considérable

  • Selon CITEO, Le recyclage des emballages permet d’éviter l’émission de 1,6 million de tonnes de CO2. Par exemple chaque tonne d’aluminium recyclée permet d’économiser 95% de l’énergie nécessaire à la fabrication de l’aluminium, et chaque tonne d’acier recyclée permet d’économiser jusqu’à 70% de l’énergie nécessaire à la production d’acier.

 

Les plastiques complexes sont difficiles voire impossibles à recycler

VRAI. Les technologies de recyclage des plastiques ne permettent pas de séparer des couches de plastiques différentes. L’évolution doit là venir de l’écoconception des emballages.

 

Le recyclage plastique dégrade le plastique

FAUX. Les matières plastiques peuvent rentrer dans plus de cycles de recyclage (20 à 30 cycles) que le Papier (6-9 cycles) ! Les matières plastiques sont extrêmement durables et permettant des allègements de produits qui permettent de faire des économies massives d’émissions de CO2 lors des transports !

 

Les déchets organiques sont envoyés à l’incinération ou à l’enfouissement

VRAI. Pour l’essentiel d’entre eux, les déchets organiques des ménages partent pour l’instant dans des filières de valorisation énergétique ou de stockage. Mais les directives européennes prévoient que dès 2024 l’ensemble de ces déchets seront triés à la source, chez les industriels comme chez les particuliers. Ils peuvent être recyclés en engrais (par le retour au sol) et en énergie, grâce à la méthanisation. Les déchets organiques vont ainsi entrer dans la phase vertueuse nécessaire pour décarboner l’économie.

C’est là la prochaine révolution du traitement des déchets. Les déchets organiques représentent en effet le tiers de la poubelle des ménages français. Pour mieux les valoriser, il nous faudra développer à l’échelle nationale le geste de de tri pour séparer les déchets organiques du reste des déchets ménager.

On notera que Paprec a gagné un prix décerné par la commission européenne pour la qualité des process mis en œuvre pour la gestion de ses déchets organiques.

 

Méthanisation

Un méthaniseur, c’est dangereux

FAUX. Une série d’arrêtés règlementaires encadre la construction des méthaniseurs. Celles-ci sont en effet soumises à des autorisations d’exploiter et sont très suivies par les services de l’Etat (la DREAL). Ces règlementations vont être modifiées et renforcées à l’avenir.

 

La méthanisation, ça sent mauvais

FAUX. La fermentation se fait dans une enceinte fermée, les odeurs restent donc bloquées dans le méthaniseur et le digestat qui en ressort est très peu odorant.

 

Incinération

Les usines d’incinération rejettent des polluants dans l’atmosphère

FAUX.

Le rejet annuel moyen de dioxines des incinérateurs a été divisé par un facteur de plus de 100 depuis 20 ans. L’ensemble des 130 incinérateurs français rejette aujourd’hui 10 fois moins de dioxines que les feux domestiques chaque année en France

L’incinération des déchets en France est aujourd’hui l’une des industries les plus propres et les plus surveillées

Toutes les mesures de rejets sont contrôlées par des laboratoires indépendants, et prouvent que depuis 2005 les 130 incinérateurs français respectent scrupuleusement les normes du Ministère de la Santé.